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Université de Corse : Une recherche à l’écoute du territoire

Ces dernières années, l’Université de Corse a lancé de nombreux programmes de recherche de grande ampleur dans de multiples domaines. Objectif : contribuer au développement et à la structuration d’une société de la connaissance, favoriser l’émergence d’une économie de production et répondre aux problématiques et attentes du territoire insulaire.

Plateforme STELLA MARE

C’est l’un des axes forts de la politique de l’Université de Corse : « faire en sorte que la recherche soit, dans l’île, un phare qui puisse éclairer l’avenir », résume le professeur Marc Muselli, vice-président de la commission de la recherche de l’Université de Corse. L’objectif est clair : il s’agit de sortir le savoir des laboratoires, afin de favoriser les retours vers le territoire et de contribuer au développement d’une société de la connaissance tournée vers une économie de production.

À ce titre, depuis plusieurs années, les différentes unités de recherche de l’Université de Corse, en lien avec les grands organismes de recherche (CNRS, INRA, Inserm, CEA), ont mis sur pied une kyrielle de programmes d’études dans de multiples domaines. L’établissement universitaire est régulièrement sollicité par les pouvoirs publics pour l’élaboration des documents stratégiques de la Corse, tant au plan de la gestion des déchets que dans le domaine de l’aménagement du territoire, de la santé, de la langue corse ou concernant la question du tourisme. Ils interviennent également dans le domaine de l’agriculture, en favorisant l’émergence de produits identitaires à forte valeur ajoutée. Ils s’impliquent, via la recherche fondamentale, pour transférer des connaissances vers les entreprises insulaires dans le secteur des énergies renouvelables ou celui des cosmétiques en soutenant le développement de l’aromathérapie « qui apparaît comme une filière d’avenir pour la Corse », indique Marc Muselli. En parallèle, l’Université développe des programmes de recherche pour mettre la science au service du potentiel naturel insulaire et de la biodiversité, en concertation avec les professionnels et ceux qui la font vivre au quotidien. La plate-forme Stella Mare (Unité Mixte de Service CNRS / Université de Corse), tournée vers l’ingénierie écologique marine et littorale, en est la vitrine la plus symbolique. En somme, un très large panel de programmes d’études qui visent à bâtir l’économie et la société insulaires de demain, en plaçant l’Université de Corse au coeur des stratégies de développement. Tour d’horizon…

Une pierre angulaire des documents stratégiques de la Corse

La philosophie est simple : « il s’agit d’apporter un éclairage scientifique au pouvoir politique pour aider à définir les grandes orientations de la région », explique Marc Muselli. Depuis plusieurs années, l’Université de Corse et ses enseignants-chercheurs sont associés par les pouvoirs publics pour l’élaboration des documents stratégiques de la Corse. « Compte tenu de notre positionnement d’acteur central dans l’île pour la formation dans le supérieur, la recherche, la valorisation et le transfert des connaissances, nous participons systématiquement, sous la forme de groupes de travail, aux grands chantiers mis en œuvre par les décideurs politiques », poursuit Marc Muselli. Objectif : coupler l’expertise scientifique et l’approche politique des dossiers dans divers domaines.

À titre d’exemple, les enseignants-chercheurs de l’Université de Corse ont été intégrés à la réflexion concernant l’élaboration du Plan d’Aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc), outil stratégique en matière de gestion des l’espace insulaire, ou encore à la stratégie de spécialisation intelligente des fonds communautaires du FEDER. Mais de nombreux autres domaines sont exploités par les chercheurs : on retrouve également leur implication dans la gestion de l’environnement en étant partie prenante de l’élaboration du Schéma Régional Climat, Air, Energie (SRCAE) et de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour 2017-2023. La Corse a d’ailleurs été la première région de France à bénéficier d’un tel dispositif dans l’objectif d’une autonomie énergétique à l’horizon 2050.

Dans l’agriculture, l’émergence de marqueurs de qualité

MielC’est un domaine sur lequel l’Université de Corse et ses partenaires portent une attention particulière. Depuis plus d’une vingtaine d’années, les enseignants-chercheurs de l’Université et du CNRS (UMR SPE) sont impliqués dans la structuration de plusieurs filières agricoles dans l’île. À titre d’exemple, son implication dans la qualification des miels de Corse, en concertation avec les professionnels de la filière, a permis d’obtenir, en 1998, l’AOC « Mele di Corsica » au niveau national, puis l’AOP en 2000 au plan européen. « Cela a introduit pour la première fois en France la notion de « miel de terroir », précise Marc Muselli. C’est la reconnaissance d’une typicité qui permet la valorisation de plusieurs gammes de miels identifiés dans l’île ». Idem pour l’AOC « Oliu di Corsica ». Les recherches menées par l’Université de Corse, dont les scientifiques interviennent sur la caractérisation chimique et bio-chimique concernant l’olivier et l’huile d’olive ont débouché sur l’obtention de l’AOC en 2004 et de l’AOP en 2009. Des labellisations qui, dixit Marc Muselli, « sont l’émergence de marqueurs de qualité, importants pour la construction et la consolidation des filières agricoles concernées ». En parallèle, l’Université de Corse engage également des travaux pour prévenir d’éventuelles menaces sur l’agriculture insulaire. Actuellement, elle diligente des études sur la Xylella Fastidiosa, bactérie tueuse de végétaux, afin de mieux connaître son développement et de pouvoir l’endiguer.

Au coeur de la lutte contre les incendies

FeuxAu cours des vingt dernières années, plus de 90 000 hectares de végétation ont été parcourus par les flammes en Corse. Face à ce constat d’un fléau qui ravage l’île chaque été, au point de la placer comme la région la plus touchée de France par ce phénomène, l’Université de Corse bâtit depuis plus d’une vingtaine d‘années des outils numériques pour lutter contre les incendies. En collaboration avec les deux services départementaux d’incendies et de secours (SDIS) du territoire, une équipe d’enseignants-chercheurs de l’Université et du CNRS (UMR SPE) a mis sur pied des logiciels permettant de mieux connaître, en temps réel, l’évolution d’un feu. « Les travaux mis en œuvre ont notamment permis de créer un simulateur de propagation à grande échelle des feux de forêt, explique Marc Muselli. Celui-ci est utilisé par les professionnels pour évaluer la surface qui aurait été brûlée sans leur intervention ». De même, les technologies créées par les chercheurs visent à limiter les risques pour les professionnels : elles définissent le dimensionnement des ouvrages dédiés à la protection des opérationnels du feu en établissant, par exemple, une distance de sécurité nécessaire pour les sapeurs-pompiers lors de leur intervention.

Des outils pour un développement touristique plus harmonieux

C’est l’un des enjeux que s’est fixé l’Université de Corse : comprendre l’impact de la pression touristique pour mieux l’appréhender. Dans le cadre du projet « Dynamique des territoires et développement durable » porté par l’UMR LISA, des enseignants-chercheurs évaluent les conséquences de l’activité touristique, moteur économique de l’île, afin de tracer de nouvelles perspectives pour le territoire en matière de tourisme durable. Centrées sur ce moteur économique de l’île, leurs études visent notamment à quantifier l’impact du tourisme sur la gestion des déchets, l’urbanisation du littoral, l’évolution des prix du foncier et de l’immobilier. « Ce type de travaux permet de quantifier l’impact des flux de touristes, développe Marc Muselli. L’objectif est de créer des simulateurs de chocs exogènes afin d’anticiper sur des évolutions éventuelles de ces flux sur le territoire, ce qui peut permettre d’éclairer les décideurs politiques dans le cadre de leurs projets d’aménagement du territoire ». À titre d’exemple, les études menées sur la fréquentation des sentiers littoraux, la valorisation des spécificités locales dans les arrières-pays et les perspectives de l’agritourisme en Corse visent à favoriser l’émergence d’un tourisme durable, en phase avec les attentes du pouvoir politique.

Un acteur de la santé publique

BioscopeC’est l’un des programmes phares de l’Université de Corse en matière de santé publique. Depuis 2005, l’équipe EA 7310 coordonne l’antenne Méditerranée du réseau Sentinelles, constituée par plus de 200 médecins qui font remonter les informations en direct du terrain. Objectif : participer aux activités de surveillance et de recherche des différents indicateurs de santé propres au réseau Sentinelles. « L’Université apparaît, en ce sens, comme la tête de pont en matière de surveillance virologique de syndromes grippaux au niveau national », souligne Marc Muselli.

Au plan régional, elle chapeaute, avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la cellule interrégionale (CIRE) PACA-Corse, la surveillance clinique et virologique des infections respiratoires aiguës au niveau des établissements médicaux-sociaux de l’île. Ces activités de recherche sur les pathologies, dont notamment la diffusion du virus de la grippe, permettent une grande production de données utiles pour les autorités de santé ainsi qu’un transfert de connaissances auprès de différents publics. Dans le même temps, ces études permettent de suivre précisément la dynamique des épidémies au niveau régional et national et de mieux les comprendre. Un passage obligé pour que la recherche puisse engendrer des réponses innovantes face à ces problématiques.

La Recherche à l'Université de Corse

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